Membre de l’Association des Chrétiens araméens en Israel, Shadi Khalloul vient de proposer au Premier Ministre un projet de création d’un village 100% araméen en Israel pour montrer que cette culture est bel et bien vivante encore aujourd’hui.
L’araméen n’est pas une langue morte. Lorsqu’il était étudiant aux Etats-Unis, il y a quelques années de cela, Shadi Khalloul (un chrétien israélien de 42 ans) a pourtant entendu l’inverse. Ce fut pour lui un déclic. Lui et sa famille parlant l’araméen, il s’est alors donné comme ambition de préserver la culture et la langue araméennes.
Dans un article publié le 28 août 2018 dans le Daily Wire, un site américain d’information conservateur, Shadi Khalloul explique que les chrétiens araméens modernes sont nés en Israël et qu’ils sont les descendants des premiers chrétiens. C’est pourquoi celui qui est aujourd’hui président de l’Association des chrétiens araméens d’Israël ne rêve que d’une chose : créer une ville nouvelle en Israël qui serait réservée aux chrétiens araméens (de langue et/ou de liturgie araméenne).
Shadi Khalloul fait remarquer au Daily Wire qu’Israël a des villes juives, des villes bédouines, des villes arabes, des villes druzes et des villes mixtes, mais pas une ville araméenne. « En tant que minorité, affirme-t-il, nous voulons vivre comme des chrétiens araméens autochtones et pouvoir avoir une seule ville araméenne capable de préserver notre foi chrétienne, notre langue araméenne, notre identité ethnique et notre héritage », explique-t-il. Selon lui, 15 000 chrétiens israéliens (13 000 selon le journal Haaretz) prient en araméen en Israël et la majorité d’entre eux appartiennent à l’Eglise syriaque maronite d’Antioche. Il avance même que certains se sont déjà engagés à déménager dans la future ville.
Le lieu serait tout trouvé. Près de l’ancien village de Kafr Bir’im, au nord d’Israël. Shadi Khalloul explique que 1 050 chrétiens appartenant à l’Eglise syriaque maronite d’Antioche parmi lesquels figuraient ses ancêtres, y ont vécu pendant les 400 années qui ont précédé son évacuation pendant la guerre d’indépendance israélienne de 1948. Par la suite, en 1953, le village a presque entièrement été détruit.
Shadi Khalloul croit en son projet et dit que le tourisme sera la principale source de revenus de la ville. Ainsi, il vise sur 60-80 hectares la construction de 250 à 500 maisons, d’un hôtel, d’une école qui « fera revivre la langue parlée de Jésus ». Dans les rues les gens parleront l’araméen. Il espère aussi attirer des usines et des entreprises. Il dit aussi que la ville possèdera un « centre culturel » pour encourager l’apprentissage de la langue araméenne et un centre de recherche qui se concentrera sur la construction de relations juives et chrétiennes. Car pour lui, le projet permettra « d’expliquer davantage nos racines communes avec les juifs. » Pour mémoire, une grande partie du Talmud est écrite en araméen.
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Source et suite : terrasanta.net