« Les abîmes les recouvrent, ils ont coulé au fond du gouffre comme une pierre ». Les évêques des îles Caraïbes ont choisi comme thème pour la semaine de prière pour l’unité, ce verset du cantique de Moise (Exode, 15,5), qui s’émerveille devant la puissance de la main de Dieu s’élevant pour accomplir l’impossible.
L’impossible est de voir les eaux de la mer rouge s’ouvrir devant le peuple des Hébreux fuyant les armées de pharaon qui les poursuivaient ; ce peuple devait, ou bien être noyés dans les eaux de la mer ou bien être tués par les soldats du pharaon. C’est alors que s’accomplit l’impossible, en voyant la main toute puissante de Dieu s’élever avec force et ouvrir les eaux de la mer en les ouvrant devant ce peuple faible, tout tremblant de peur devant la mort. Devant ce miracle, Moïse ouvrit sa bouche et chanta cet hymne merveilleux (Exode 15). Nos frères juifs se souviennent de ce miracle et le célèbrent toujours, surtout autour de leur fête de Pâques et tout au long de l’année.
La victoire de la croix
Nous aussi les chrétiens nous célébrons ce miracle, nous nous émerveillons et chantons ce miracle surtout en ce qu’il symbolise: le passage à travers les eaux de notre baptême qui nous sauvent d’un ennemi beaucoup plus dangereux que les armées du pharaon.
Les lectures qui nous sont proposées en ces jours de prière pour l’Unité des chrétiens, sont une invitation à méditer la prière de Jésus à son Père. Jésus prie son Père et déclare que l’heure pour le glorifier est arrivée ; et qu’est donc cette glorification sinon le Salut que Jésus a accompli ici dans cette ville Sainte de Jérusalem ? Et nous tous, en communion avec toutes les autres Églises de rites différents, dans cette ville sainte de Jérusalem, centre du monde, nous qui sommes à quelques mètres des lieux saints du Golgotha et du tombeau du Christ, nous contemplons avec amour et joie comment a été glorifié le Fils quand Dieu le Père leva Sa main pleine de puissance et le ressuscita de La mort. Choc pour tous ceux qui l’ont crucifié et Victoire contre tous ses ennemis et tous les démons qui par leur domination sur les corps faibles croyaient avoir obtenu la victoire. Mais vaincus, ils sortirent de plusieurs personnes, comme ils sortirent de Marie-Madeleine et de cet homme qui vivait au milieu des tombeaux ; comme aussi ils sont sortis de nous à notre baptême, ainsi que de nombreuses personnes qui ont cru en Jésus Christ Seigneur et Dieu.
Comme elle est belle notre foi !
Le Christ, par sa Victoire et de par son autorité sur tous les êtres humains a mérité pour chacun de nous « La vie éternelle ». Et la vie éternelle est de connaître le Père, comme nous l’avons entendu dans l’évangile de Saint Jean (Jn 17,1-12). Cela se réalise en croyant au Fils. Nous croyons au Fils et nous l’aimons, Lui qui est Un avec le Père, consubstantiel; et Dieu a envoyé Son Fils afin de renouveler en nous notre beauté primitive que nous avions perdue, et cela par la Grâce du Salut et le don de Son Esprit Saint.
Comme elle est belle notre Foi ! Comme Il est grand notre Salut ! Nous y entrons par notre immersion dans les eaux du baptême; et ce passage dans les eaux saintes et vivifiantes est beaucoup plus merveilleux que le passage dans les eaux de la mer rouge. Le passage dans les eaux de la mer rouge a sauvé le peuple d’une mort terrestre mais ne lui a pas accordé la vie éternelle, tandis que les eaux du baptême font de nous une nouvelle créature, unis au Fils, et en Lui-même nous sommes unis au Père et à l’Esprit Saint. Par notre union au Christ dans le baptême nous sommes unis à la Trinité Sainte et dans cette union divine et merveilleuse nous sommes tous un dans la Sainte Trinité. Notre division entre nous est un état anormal par rapport à notre nouvel état. Notre division est contre nature, par rapport à notre nouvelle nature, dans notre unité à la Trinité Sainte.
Démolir les mûrs
Après de nombreuses années de prières et de rencontres, nous avançons très lentement vers l’unité et cela à cause de la faiblesse de notre foi, de notre manque d’amour et d’humilité. Les démons qui pourtant ont été vaincus par la Mort et la Résurrection de Notre Seigneur Jésus Christ, en voyant nos maisons toutes balayées et propres reviennent avec force et jubilent de nos divisions. Ils rigolent et nous ridiculisent, car nos divisions veulent dire que notre foi en Jésus Christ est très faible, et que l’être ancien en nous n’a pas été vaincu, et que le Christ en nous n’a pas évolué, car la véritable évolution du Christ en nous nous unit et fait de nous un seul corps, l’épouse et l’Eglise du Christ.
Demandons à Notre Seigneur Jésus Christ, tête de cette Eglise , qui est son corps et son épouse; demandons en son Saint Nom et par la force de l’Esprit Saint, et avec larmes et supplications; élevons notre prière au Père afin qu’il lève sa main toute puissante et qu’il glorifie son Fils dont le corps est tout déchiré et divisé et qu’il démolisse les murs que nous avons construits entre nous à cause de l’ignorance, de la faiblesse de notre foi, de notre orgueil et du manque d’amour entre nous, comme nous l’avons entendu dans la seconde lecture de Saint Paul aux Ephésiens (2,13-19). Et que la paix soit instaurée entre nous, la paix bâtie sur un véritable amour sans hypocrisie, et que nous nous asseyions tous autour d’une seule et même table afin de nous nourrir de la Parole de Son Saint Evangile et de la communion au précieux corps et sang de Notre Seigneur Jésus Christ. Par cette communion se réalise et évolue en nous l’Unité parfaite entre nous, et cela en communion avec la Très Sainte Vierge et tous les saints qui prient avec nous afin que se réalise l’Unité parfaite.
Le monde est en désarroi plongé dans la haine, l’ignorance, le manque de sagesse, la cupidité, le terrorisme, et il est esclave de nombreux démons. Le salut ne peut être accordé au monde que par une Eglise Une, une Eglise UNE, une Eglise UNE, qui doit évangéliser le monde en lui annonçant l’Amour de Dieu et sa Miséricorde à tout homme et à toute l’humanité.
+Joseph- Jules Zerey
Patriarcat Grec Melkite Catholique- Jérusalem

Mgr Joseph -Jules Zerey est archevêque titulaire de Damiette est né à Alexandrie le 9 juin 1941. Il a accompli ses études primaires et préparatoires au collège des Frères des Écoles Chrétiennes Saint-Gabriel et Saint-Marc d’Alexandrie et secondaires au collège patriarcal du Caire. Il a fait ses études théologiques au séminaire Sainte-Anne de Jérusalem. Ordonné prêtre à Alexandrie le 5 Mai 1967 par l’archevêque Élias Zoghby, il a travaillé au collège patriarcal du Caire de 1967 à 1972, jusqu’à sa nomination en tant que supérieur du collège patriarcal d’Héliopolis. Il est aussi curé de l’église Saint-Joseph de Zeitoun, au Caire, de 1985 à 2001, et président du tribunal ecclésiastique de deuxième instance. Élu par le Saint-Synode, le 22 juin 2001, vicaire patriarcal pour l’Égypte et le Soudan, il est sacré archevêque titulaire de Damiette le 9 novembre 2001 à la cathédrale de la Résurrection au Caire par S.B. Gregorios III, assisté par les archevêques Élias Zoghby et Paul Antaki. Le mercredi 4 juin 2008, le Saint-Synode le transfère au vicariat patriarcal de Jérusalem.