Témoignage du frère Ibrahim Alsabagh, curé de la paroisse catholique d’Alep en Syrie

Lors de la conférence exceptionnelle qui s’est déroulée le vendredi 28 avril dernier à l’église Saint-Leu-Saint-Gilles à Paris, le frère Ibrahim Alsabagh a témoigné de son quotidien en tant que curé à la paroisse catholique Saint-François d’Alep, suite à la parution de son livre «Juste avant l’aube. Lettres de guerre et d’espérance du curé d’Alep» (Cerf, 320 p., 20 €).

La Tribune de Terre Sainte vous en livre le compte-rendu:

Après un passage à Rome, c’est en Syrie que le franciscain, né à Damas, va être appelé pour s’occuper de plus de 600 familles réparties entre neuf communautés : latine, maronite, chaldéenne, arménienne catholique, arménienne orthodoxe, syriaque catholique, syriaque orthodoxe, grec-catholique et grec-orthodoxe.

A son arrivée en 2014, le Père Ibrahim a constaté avec effroi l’importance et l’étendue des destructions occasionnées dans le pays, ainsi que l’absence d’électricité et la difficulté d’approvisionnement en mazout (essentiel pour faire tourner les générateurs électriques).

Il relate également que le manque d’eau est également un problème récurrent et préoccupant. Enfin, se rajoute à tout cela, la difficulté de trouver de la viande, qui est une denrée inaccessible. S’ensuit des problèmes de malnutrition aggravés par l’absence totale de soins médicaux. Le danger de mort est donc permanent et le Père rapporte que les églises sont fréquemment bombardées.

Depuis 2012, 260 maisons ont été reconstruites ; principalement grâce à l’aide de l’Église et d’architectes qui se sont portés volontaires ainsi que grâce aux dons récoltés par ailleurs. Depuis deux mois, 8 ingénieurs supplémentaires sont arrivés et les travaux de reconstructions vont pouvoir prendre plus d’ampleur (plus de 600 demandes de reconstructions sont en attente).

Le Père rappelle que l’espoir est la clé de tout. Cet espoir se concrétise et il est également source de vie puisque malgré le manque de moyens, de plus en plus de couples demandent le mariage.

Le franciscain admet qu’il faut beaucoup de courage mais il rappelle également que la charité demande aussi du courage.

La soirée s’est terminée par une prière à l’attention des victimes des persécutions mais aussi à celle des persécuteurs ; le Père Ibrahim évoquant en effet que la seule issue au conflit est la voie de l’amour et du pardon et que ce n’est que de cette manière que les générations futures, issues de ces deux groupes, pourront vivre ensemble.

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