Revenir aux sources juives de l’Eglise, telle est la mission de l’abbaye bénédictine d’Abu Gosh

Abu Gosh est un village arabe situé en terre israélienne à une dizaine de kilomètres de Jérusalem, qui abrite une abbaye construite sur le lieu précis où la tradition situe la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs après la Résurrection. Il y a quarante ans, trois moines de l’abbaye normande du Bec-Hellouin y étaient envoyés pour une mission précise : oeuvrer au rapprochement des fidèles chrétiens, juifs et musulmans. Ci-dessous, retrouver un extrait de l’entretien avec le Frère Olivier, responsable de l’accueil, à retrouver dans son intégralité sur le site de Famille Chrétienne.

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Voilà quarante ans que des moines bénédictins de l’abbaye normande du Bec-Hellouin ont été envoyés à Abu Gosh. Leur mission : revenir aux sources juives de l’Église. Pourquoi ?

Lorsque j’étais jeune moine au Bec, notre Père abbé Paul Grammont nous disait souvent : « Mes frères, n’oublions pas de regarder vers Jérusalem, ce rocher dont nous avons été taillés. Ne nous coupons pas de nos racines. » Car une branche coupée de son tronc ne peut pas vivre. Or nous, chrétiens, nous sommes greffés sur le tronc du judaïsme (1).

En 1976, le Père abbé a donc envoyé trois moines à l’abbaye française Sainte-Marie-de-la-Résurrection pour être, disait-il, une « présence cordiale au mystère d’Israël ». À l’Israël biblique et contemporain.

Abu Gosh étant un village musulman et israélien, à 12 km de Jérusalem, l’Israël contemporain, dans lequel vous êtes plongés, est donc un point de tensions…

C’est surtout un point de rencontre ! Notre mission en Terre sainte nous enracine dans une déchirure plus profonde que le conflit israélo-palestinien. Ce n’est pas toujours très confortable : parfois, on aimerait bien quelques décibels en moins dans le haut-parleur de la mosquée d’à côté !

Mais Dieu veut que nous, chrétiens, soyons en ce lieu une présence priante, d’accueil et d’écoute, dans une ouverture inconditionnelle à tous. Cette mission de « pont » entre les hommes et les religions est d’ailleurs celle de tous les chrétiens de Terre sainte.

Comment les juifs reçoivent-ils votre « présence cordiale » ?

La plupart nous voient comme la continuation du paganisme gréco-romain. Je dis souvent aux groupes d’Israéliens qui viennent ici – ils sont des milliers – : ne croyez pas que saint Pierre soit né au Vatican ! Ce pêcheur de Tibériade, originaire de Bethsaïde, était au contraire un juif comme vous qui respectait les six cent treize mitsvots (les commandements qui s’imposent au juif).

Quand je leur chante un Psaume en hébreu, ils sont déconcertés : « Vous avez aussi les Psaumes dans le Nouveau Testament ? » Dans leur esprit, c’est comme si l’imam de la mosquée voisine venait me chanter un Magnificat… Ils me disent : « C’est nous, mais pas toi. » Je leur réponds : « C’est vous et c’est nous ! »

Ils découvrent alors que nous, chrétiens, avons un lien avec le judaïsme que nous n’avons pas avec d’autres religions. Nous sommes issus de la même souche, qu’ils le veuillent ou non, que ça leur plaise ou non : c’est un fait.

{…}

Suite de l’entretien à retrouver ici.

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