Prière écrite par le cardinal Martini (1927-2012) dans son livre « Due Pellegrini per la Giustizia », Centro Ambrosiano : Edizioni Piemme, 1992. Traduction française par le Père Thomas Rosica, c.s.b. Directeur général de Télévision Sel + Lumière.
Prière pour Jérusalem et Rome
Seigneur notre Dieu,
nous te louons et te bénissons pour Jérusalem,
puisque tu nous as donné par cette ville
le symbole de l’histoire de Dieu et de l’histoire humaine;
le signe de ton amour pour nous et de ton pardon pour nos péchés;
le symbole de notre pèlerinage terrestre vers toi,
pèlerinage fait de tant d’épreuves et de conflits.
Nous prions pour Jérusalem et pour tous nos frères et sœurs juifs et arabes.Nous te rendons grâce, Seigneur,
car tu nous as appelés à servir le Christ
et à porter sa croix aujourd’hui dans l’Église,
cette Église dont le centre est Rome;
parce que tu nous as appelés à être un avec ton Fils,
tu nous montres comment qualifier notre union à lui,
comme l’a fait saint Ignace de Loyola :
« La véritable épouse du Christ notre Seigneur est notre sainte mère l’Église. »Nous te rendons grâce pour l’Église et pour Rome
qui est l’image de l’unité et du pèlerinage vers cette unité,
et pour les épreuves que nous devons traverser pour parvenir à cette unité.Rends-nous fidèles à Jérusalem et à Rome,
à ton Fils et à ton Église,
sur le chemin commun de l’humanité vers le cœur de la Trinité,
vers la contemplation de ton visage de Père, de Fils et d’Esprit Saint. Amen.

Carlo Maria Martini (1927-2012), Bibliste de formation et ancien recteur de l’Institut bliblique pontifical à Rome, le cardinal Carlo Maria Martini a choisi d’aller vivre à Jérusalem après avoir été archevêque de Milan de 1979 à 2002. Dès 2002, les intérêts du cardinal ont porté sur les études bibliques, le dialogue catholique-juif et prier pour la paix au Moyen-Orient. Arrivé à l’étape de la retraite, il a voulu revenir à ses premières amours et s’engager dans la construction du dialogue avec les non-croyants et les autres religions. Le Cardinal avait choisi de passer sa retraite à Jérusalem de 2002 à 2008. Jérusalem était pour lui la ville de son enracinement spirituel et l’engagement de toute sa vie dans l’espérance du Royaume de Dieu, la Jérusalem Céleste.
Mgr Fouad Twal se souvient que « le Cardinal avait choisi une vie discrète sans s’ingérer dans les affaires et la vie du diocèse. » Le Patriarche souligne « la sagesse du Cardinal » qui « malgré une renommée mondiale » avait « évité de toucher aux aspects politiques de la Terre Sainte, préférant consacrer son temps à la prière, aux retraites spirituelles et aux études d’exégèse biblique. » A ce titre, le Patriarche reconnaît que « sa présence était d’une grande richesse spirituelle pour les chrétiens de Terre Sainte.» Le Cardinal a aussi marqué les esprits par « son programme de vie organisé et strict » ainsi que « par sa générosité. » Sa retraite et ses droits d’auteur étaient notamment reversés aux chrétiens de Terre Sainte. « Notre manière de le remercier – confie le Patriarche – est de le rappeler à notre prière. Et du Ciel, nous lui demandons de prier pour cette Terre Sainte qu’il a tant aimée .»
Jésuite italien, le cardinal Martini a été recteur de l’Institut biblique pontifical et de l’université Grégorienne, à Rome, avant de devenir archevêque de Milan en 1979. Lors du consistoire du 2 février 1983, il est créé Cardinal. En 2002, il se retire à Jérusalem et publieVers Jérusalem. Les textes du cardinal Martini rassemblés dans ce recueil éclairent à la fois le choix de l’archevêque de Milan de vivre à Jérusalem et, plus largement, la signification de Jérusalem pour tout chrétien (pèlerinage aux sources de la foi ; Jérusalem, ville entre terre et ciel ; les relations judéo-chrétiennes ; paix sur les murs de la ville.)