Dans le douloureux contexte des tensions entre communautés israélienne et palestinienne, Calixte Des Lauriers et Thomas Charrière ont interrogé pour le site du Patriarcat latin de Jérusalem les Chrétiens de la vieille ville.
JÉRUSALEM – Ces derniers jours, la situation en Israël et dans les territoires palestiniens n’a cessé de se détériorer. Dans la vieille ville de Jérusalem, les récentes attaques suscitent chez les habitants du quartier chrétien des réactions variées. Reportage.
La vieille ville de Jérusalem, haut lieu touristique et religieux, est anormalement déserte ces temps-ci. La tension est bien palpable : le bruit des sirènes fait écho aux hélicoptères qui survolent quotidiennement la ville. Des soldats israéliens sont postés à chaque coin de rue, sous les caméras des journalistes. Quelques rares commerçants ont ouvert leur magasin, et attendent les clients, assis sur leur chaise.
La peur et l’incertitude
La plupart ont peur, peur de sortir, de travailler, de ne pas pouvoir rentrer chez eux le soir. Ils sont surtout inquiets pour leurs enfants : « en ce moment, mes enfants ne prennent plus les transports en commun, je les amène en voiture le matin, et je vais les chercher le soir », confie Hanna*, un artisan du quartier chrétien. Il a connu la première Intifada, mais était à l’étranger lors de la seconde. La montée de la violence l’inquiète. Pour lui, on ne peut prévoir qui sera la prochaine victime. Son magasin ferme plus tard, « pour croiser moins de personnes dans les rues ». Même circuler en ville devient une épreuve : « dans la rue, chacun se regarde, on se retourne pour voir si tout va bien ». Cette paranoïa ambiante en inquiète plus d’un. Pourtant, certains ne montrent pas la même anxiété, comme Elias*, un commerçant de 45 ans : « j’ai vu bien pire, ce qui se passe actuellement est comparable à la situation de l’an dernier, mais pour moi, ce n’est pas une Intifada ».
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La suite de ce reportage sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem.