Article de terrasanta.net :
La communauté de Tabgha sera finalement indemnisée pour l’incendie volontaire.
Contrairement à la décision initiale, Israël versera bien des dommages en réparation de l’incendie perpétré au sanctuaire de la Multiplication des pains de Tabgha. Cette compensation a été accordée à la communauté bénédictine allemande propriétaire des lieux. L’incendie perpétré le 18 juin dernier avait d’autant plus choqué qu’il était accompagné de graffitis haineux sur la base desquels l’enquête s’orientait vers des groupuscules d’extrémistes juifs.
L’église de Tabgha « devrait être indemnisée pour les dommages causés par l’incendie criminel, conformément à la réglementation de l’impôt foncier, » a déclaré le procureur général Yehuda Weinstein dans un communiqué lundi 21 septembre.
Dans une lettre officielle aux autorités fiscales, le sous-procureur général Avi Licht a confirmé que « l’église doit être indemnisée, tel que requis par la loi ». Celle-ci punit les actes criminels liés à « l’appartenance nationale ou ethnique » . Contrairement à ce qu’a été dit, l’incendie, a ajouté le juge, a une motivation idéologique évidente « qui tire ses origines du conflit israélo-arabe »
« Le changement de direction est surprenant, mais le contenu de la mesure est important et nous en sommes très heureux. » « Cette décision rétablit les droits et la protection de la communauté chrétienne vivant en Israël », a affirmé Mgr. Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal à Nazareth.
L’attaque de l’église avait suscité une ferme condamnation et l’inquiétude des chrétiens citoyens de l’Etat hébreu et du monde. Visitée par plus de 5000 personnes par jour, elle a suscité une attention renouvelée des pèlerins et des médias sur les attaques commises notamment contre les églises en Israël.
Immédiatement après l’attaque de Tabgha, la police israélienne avait annoncé l’arrestation puis la libération de 16 jeunes colons juifs.
Plus d’un mois plus tard, 3 personnes ont été inculpées. Yinon Reuveni et Yehuda Asraf, pour l’incendie et les graffitis. Le troisième, Moshe Orbach, a été accusé d’avoir écrit et distribué un document détaillant la « nécessité » d’attaquer les biens non-juifs et des individus, tout en donner des conseils pratiques pour le faire. (voire notre article Deux mises en examen pour la destruction de Tabgha)… suite de l’article cliquer ici.
Article d’Aleteia :
Terre Sainte : Le sanctuaire bénédictin de Tabgha a bien été victime d’une attaque terroriste
Après trois mois de déni, Israël revient sur sa décision et accepte de payer des dédommagements à l’Église catholique.
Le sanctuaire qui fait mémoire du miracle de la Multiplication des pains et des poissons accomplis par Jésus, à Tabgha, et visité chaque année par des milliers de pèlerins venus du monde entier, sera finalement dédommagé pour les dégâts provoqués par l’incendie criminel dont deux extrémistes juifs ont été reconnus coupables. L’incendie, qui a ravagé deux pièces du complexe entourant l’église située sur la rive nord-ouest du lac de Tibériade, le 18 juin 2015, avait suscité l’indignation de l’Église catholique et pas seulement, mais plus encore le refus de l’État israélien de payer de dédommagements prétextant que « l’attaque n’entrait pas dans les cadre des violences terroristes à fond religieux ».
Les auteurs de l’incendie avaient laissé derrière eux, en grand et en rouge, un graffiti en hébreu, tiré d’une prière juive, appelant à éliminer d’Israël les idoles païennes. Mais cela n’avait pas suffi ! Trois mois plus tard, le ministère de la Justice revient sur sa décision « sur la base des charges retenues contre les suspects », et donne de nouvelles dispositions aux autorités fiscales. La somme réclamée tournerait autour des 7 millions de shekels, soit 1,6 million d’euros. Deux criminels ont été inculpés pour l’incendie et le graffiti, un troisième pour avoir distribué un document appelant à attaquer des bâtiments non juifs.
Un étrange volte-face
« Ce volte-face me parait étrange mais nous sommes heureux de cette excellente décision », a réagi aussitôt le vicaire patriarcal de Jérusalem. Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo attribue ce revirement positif « aux efforts entrepris par le Saint-Siège et l’Église locale, les fidèles et les associations actives sur le territoire pour reconstruire l’édifice et réparer les dégâts ». Cette attitude, pense le vicaire, pourrait « avoir jeté du discrédit sur Israël », déjà engagé dans un conflit embarrassant avec l’Eglise catholique pour l’extension du mur de séparation dans la vallée de Crémisan et les controverses sur le statut des écoles. Après l’incendie, des membres des Églises de Terre Sainte ainsi que des représentants des communautés musulmane, juive et druze s’étaient rendus sur place pour exprimer leur solidarité et leur inquiétude… suite de l’article : cliquer ici.