Nous sommes vendredi, un visiteur arrive dans la cour du couvent Saint-Sauveur de Jérusalem. Il s’arrête, tend l’oreille et commente amusé : « Il y a un frère qui apprend le violon ? » Son hôte sourit. « Suis moi ». Le visiteur passe sous la pancarte un peu défraichie « Istituto Magnificat ».
Dans le sous-sol, le son du violon se fait plus clair. « Regarde ». Par la petite fenêtre qui perce la porte, le visiteur aperçoit un enfant. Il manie de son mieux l’archet sous l’œil attentif de son professeur. Et le visiteur de découvrir que tout au long de ce long couloir, de chaque côté, sont aménagées des classes semblables. Ici c’est le son du piano, là celui d’un violoncelle, là encore celui de la guitare. Bienvenue dans l’école de musique de la Custodie de Terre Sainte.
Créé par le frère italien Armando Pierucciofm, l’Institut Magnificat s’apprête à fêter en ce mois de juin 2015 ses 20 ans. Depuis septembre 2014, il a un nouveau directeur : le canadien frère David Grenier. « Voilà des années que je suis à Saint-Sauveur. Je me suis rendu à de nombreux concerts de l’Institut mais je dois avouer que c’est seulement depuis que le Discrétoire de la Custodie m’a confié cette mission que je découvre l’ampleur du travail réalisé par frère Armando et toute l’équipe qu’il avait mise en place, comme aussi tous les bienfaiteurs qu’il a su mobiliser. »
Modeste à ses débuts, abritée dans des locaux de fortune, c’est pied à pied que le Magnificat a grandi. Frère David veut résolument s’inscrire dans cette tradition et mener à leur terme un certain nombre de projets que frère Armando appelait de ses vœux pour son école bien-aimée.
Frère Armando -aujourd’hui retourné dans sa province franciscaine après plus de 25 ans de service en Terre Sainte – a créé le Magnificat non seulement parce qu’il était lui-même un grand musicien, organiste et compositeur, mais parce qu’il y a vu un moyen de servir la population locale. Il y a 50 ans encore, le couvent Saint-Sauveur hébergeait une cordonnerie, un atelier de menuiserie, une ferronnerie parce qu’à l’époque, il était encore d’actualité de servir les pierres vivantes de ce pays que sont les chrétiens locaux en leur donnant l’opportunité d’apprendre un métier. Toutes sortes d’écoles ont pris le relais pour offrir ces qualifications. Frère Armando est de ceux qui ont su innover et proposer une autre voie : l’ouverture à l’art et à la beauté.
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Site de l’institut Magnificat