En cette journée de prière mondiale pour la paix, Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, a appelé à ne pas nous décourager et à un engagement résolu à prier pour la Paix et à croire en elle.
Le site du Patriarcat latin de Jérusalem reproduit le texte de cette homélie.
Homélie pour le 1er janvier 2015
Journée Mondiale de la Paix – Sainte Marie Mère de Dieu
Chers frères dans l’épiscopat,
Mesdames et messieurs,
Chers frères et sœurs bien-aimés, vous tous qui formez la grande famille de Terre Sainte,
A l’aube de cette nouvelle année, nous célébrons la Journée Mondiale de la Paix, ayant comme thème : « Non plus esclaves, mais frères ».
Une Journée dont l’importance est d’autant plus brûlante aujourd’hui, que notre monde est en proie à des violences sans nom. Aujourd’hui, l’Eglise nous rappelle que nous sommes tous ses enfants, enfants d’un même Père, et fils d’une même Mère, celle que le Christ Jésus nous a donné au pied de la Croix, sur le mont Calvaire, à quelques mètres d’ici. Nous formons désormais une seule et même famille, une famille irriguée par le même Sang, celui que notre Seigneur a versé pour nous, et habitée par le même Esprit, reçu au Cénacle.
Notre pape François nous invite aujourd’hui à méditer ce lien de Sang qui est le nôtre, en nous rappelant, que « nous ne sommes plus des esclaves » mais que nous sommes des « frères » (lettre à Philémon 1, 16).
L’Eglise, aujourd’hui plus que jamais, nous exhorte à vivre le Message de l’Evangile, le Message d’Amour et de Fraternité que nous a laissé notre Seigneur Jésus sur cette Terre, déchirée par un conflit qui n’en finit pas. Être tous des fils de Dieu, est en effet ce qui donne à tous les êtres humains, une égale dignité. « L’esclavage porte un coup mortel à cette fraternité universelle et, par conséquent, à la paix qui ne peut exister que lorsque l’être humain reconnaît dans l’autre un frère qui a une égale dignité ».
Que signifie lutter contre l’esclavage ? Au sein de notre société, l’esclavage se déguise sous différents visages. Il y a l’esclavage du péché, de l’injustice, de l’occupation militaire ou économique, l’esclavage de la haine. L’Evangile nous appelle à reconnaître l’inviolable dignité de chaque personne humaine. Nous chrétiens, devons être des signes vivants de fraternité, surtout ici au cœur de ce Moyen Orient tourmenté et meurtri. Etre frères exige de nous une charité sans intérêt et une solidarité sans limites. C’est ce que nous essayons de vivre envers nos frères réfugiés en Jordanie, venus de Syrie et d’Irak.
Ce défi est d’autant plus grand que notre région est en proie aux extrémismes religieux. Cette Terre à la vocation si grande, est déchirée par des politiques dont les problèmes ne sont pas ceux du peuple.
Frères et sœurs, en cette Journée Mondiale de la Paix, notre responsabilité est grande, et je voudrais renouveler l’appel pressant du Saint Père, nous invitant à prier, à prier de toutes nos forces, pour la paix. Au milieu de tous ces événements de grande violence, surtout ici à Jérusalem, la Ville Trois Fois Sainte, nous ne pouvons pas nous laisser aller au découragement, ni laisser le dernier mot aux extrémistes. Nous devons continuer de croire à la Paix en dépit des injustices qui constituent notre lot de souffrances quotidien. « Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais courage ! Moi Je suis Vainqueur du monde ! » (Jean 16, 33). […]
La suite de cette homélie sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem.