Nous avions déjà évoqué sur la Tribune le statu quo, accord régissant l’accès aux lieux saints de Jérusalem et de Terre Sainte, à l’occasion d’un premier article consacré à ce sujet par le site du Patriarcat latin de Jérusalem. Ce vaste sujet fait aujourd’hui l’objet d’une suite, sous la forme d’un entretien avec le Père Stéphane Milovich, gardien du couvent Saint Sauveur de Jérusalem, qui nous explique ce que le statu quo implique au quotidien pour les communautés qui se partagent la basilique, mais aussi pour les fidèles chrétiens locaux ou en pèlerinage.
« Comme le rappele l’article précèdent, le statu quo est une règle non écrite qui découle des usages des communautés qui se partagent le Saint-Sépulcre. Ces communautés vivent ensemble dans l’église : dix frères franciscains dans le couvent, les Grecs et les Arméniens dans des cellules, les Ethiopiens sur les toits. Le père Stéphane, gardien du couvent Saint Sauveur, explique que « cela peut sembler désagréable au premier abord, mais c’est une chose merveilleuse car toutes ces églises se retrouvent autour du Tombeau vide, autour de la même résurrection, la même foi. Le statu quo c’est vivre ensemble alors qu’il est parfois plus confortable d’être seul pour se sentir chez soi. Mais le statu quo nous fait sortir de notre confort et nous contraint de vivre avec l’autre ».
L’Occidental en Orient ne peut pas imposer un rapport occidental. L’Eglise latine est la seule église occidentale. C’est ce qui peut choquer le pèlerin qui a parfois du mal à comprendre que le Saint Sépulcre n’est pas une cathédrale comme en France ou en Italie. C’est la cathédrale de toutes les Eglises de Jérusalem. « Quand le pèlerin est séduit par le souk, continue le père Stéphane, il aime l’ambiance qui y règne avec des appartement de juifs israéliens au-dessus des commerçants musulmans et cela symbolise pour lui l’Orient. Le Saint Sépulcre est à l’image du quartier qui l’entoure : un joyeux bazar ». Le pèlerin français peut parfois avoir la présomption inconsciente de vouloir être chez lui en rentrant dans le Saint Sépulcre. « On oublie parfois que l’Eglise s’est diffusée et inspirée du terreau culturel dans lequel elle s’enracinait. Or c’est l’Eglise de Jérusalem qui est le poumon de ces églises, toutes sortent de Jérusalem et engendrent l’Eglise » rajoute le père. […] »
La suite de cet article sur le site du Patriarcat latin de Jérusalem.