Car si un arbre est coupé, il y a de l’espérance, il repoussera encore et il aura encore des rejetons. Bien que sa racine soit vieille dans la terre, et que son tronc soit comme mort dans la poussière. (Job, 14, 7-8)
Alors que la situation au Proche et au Moyen-Orient ne s’améliore pas et que les conflits perdurent, que restera-t-il des communautés de chrétiens historiquement installées dans ces zones depuis des siècles ? Ces pays ravagés par des événements sanglants à répétitions et des pressions envers les communautés toujours plus importantes sont les théâtres d’exactions dont le monde commence à prendre conscience. L’Église de France, avec le soutien de diverses organisations, a annoncé dernièrement le lancement d’une plateforme de coordination, le CCARCO (comité catholique d’accueil des réfugiés chrétiens d’orient), destinée à soutenir l’accueil des réfugiés chrétiens d’Orient et à être une interlocutrice des pouvoirs publics sur ce sujet. Un bon début et une initiative encourageante pour tous ceux que les récents conflits ont déracinés, mais une première étape dans le long travail nécessaire pour aider les nombreux chrétiens en détresse et les communautés menacées d’extinction qu’il s’agisse des chrétiens de Terre Sainte où ceux d’autres régions comme celles d’Irak ou de Syrie. N’oublions pas que selon l’ONU, la situation des réfugiés syriens est la crise humanitaire la plus dramatique auquel le monde est confronté depuis très longtemps. Plus de trois millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début de la guerre civile. La moitié sont des enfants.
« Nous avons besoin de ponts, pas de murs » : le pape François a eu ces quelques mots lors de la prière de l’angélus du 9 novembre dernier. Bien plus qu’une simple référence au souvenir de l’anniversaire de la chute du mur de Berlin, cette parole s’adresse à tous, qu’il s’agisse de murs irréels comme ceux séparant les différentes communautés religieuses ou au sein même de nos sociétés, que de murs réels comme celui séparant la Palestine d’Israël. Ce dernier risque de nouveau de revenir au centre des débats avec la recrudescence des tensions à la frontière et la possible reconnaissance de l’Etat de la Palestine par la France et l’Europe. Et les chrétiens de Terre Sainte dans tout cela ? L’ensemble des chefs des Églises de Jérusalem se sont unis pour condamner les récentes montées de violences et d’actions extrémistes notamment autour de l’esplanade des mosquées et préserver le Statu Quo prévalant pour les trois religions monothéistes. Les communautés chrétiennes tentent de faire le lien et de préserver l’équilibre nécessaire dans la région notamment en assurant le dialogue interreligieux.
Quelles solutions possibles face à ces nombreux événements et à la détresse des chrétiens d’Orient? Il est important de ne pas perdre l’espérance et de persévérer dans nos prières sans oublier les aides matérielles lorsque celles ci sont possibles. A nous d’entendre l’appel du pape à prier en faveur d’une culture de la rencontre, et non pas d’une culture de l’ostracisme et du renfermement sur soi. Une culture, pour le Saint Père, capable de « faire tomber tous les murs qui divisent encore le monde et pour que plus jamais des personnes innocentes ne soient persécutées et même tuées à cause de leur foi et de leur religion. »
Thomas