Terre Sainte : une démarche de pèlerin, la force des prophètes

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Image extraite du documentaire « Jérusalem »

« Tous savent qu’il faut reconnaitre deux États pouvant vivre en sécurité, avec un statut particulier pour la ville de Jérusalem », une analyse de Mgr Pascal Gollnisch

Jérusalem est la ville où meurent les prophètes, la ville où Jésus a pleuré, là où il est mort. Depuis plus de soixante-cinq ans, la ville et la terre qui l’entoure sont l’objet d’un conflit interminable qui contribue à nourrir les tensions du Proche-Orient dans son ensemble. Les pourparlers sous le patronage des États-Unis sont arrivés à un blocage qui conduit certains à désespérer de la paix.

Pourtant cette dernière est possible : tous connaissent le chemin pour sortir de ce conflit. Tous savent qu’il faut reconnaitre deux États pouvant vivre en sécurité, avec un statut particulier pour la ville de Jérusalem.

Cela signifie que les colonies israéliennes en Cisjordanie, toutes illégales selon le droit international, doivent disparaitre. Cela signifie que le Hamas doit reconnaitre l’État d’Israël, et d’ailleurs vérifier sa légitimité par un retour à des élections.

Cela signifie aussi qu’Israël doit reconnaitre l’État palestinien. Chacun sait ce cadre nécessaire pour la paix, mais personne n’a le courage pour le mettre en œuvre, car il y a beaucoup d’hommes politiques, mais il n’y a pas de prophètes. Dans ce contexte le pèlerinage du Pape François était d’une grande audace, chacun guettant les signes ou les faux pas permettant de l’instrumentaliser au profit de sa propre cause, aux dépens de son adversaire. Le Pape n’a pu réussir sa démarche qu’en venant en pèlerin, et donc avec une grande pauvreté de moyens humains mais avec la force des prophètes.

Le point le plus original de son message a été son invitation adressée aux présidents de l’autorité palestinienne et de l’État d’Israël de venir prier au Vatican.

La première réaction des experts et des medias était une lecture de l’initiative pontificale comme on analyse un élément de diplomatie et de stratégie. A quoi cela va-t-il servir ? Le Pape va-t-il en profiter pour relancer les négociations ? Va-t-il prendre la place des États-Unis comme parrain des pourparlers ? N’est-il pas naïf de croire en la réussite de son initiative ? Le Pape n’est pas naïf ; il est croyant. C’est dans la foi, et sans doute dans la prière que son projet a pris corps. Comment ne pas être impressionné par le rayonnement du Saint-Siège, par le respect que les derniers papes ont pu inspirer au monde entier, en considérant les réponses positives des deux personnes concernées. La terre d’Israël et de Palestine est une terre sainte pour la moitié de l’humanité qui se reconnait dans les trois monothéismes. Une terre de pèlerinage pour tous les fidèles dispersés dans les nations et qui affluent vers Jérusalem.

Devant les blocages diplomatiques, le déchainement de la violence, et la passion des pouvoirs le Pape François a su introduire une dimension spirituelle qui, seule, remet les responsables politiques devant les valeurs supérieures qui les dépassent mais qui, seules, peuvent fonder leur action. Certes, la dimension religieuse n’était pas absente dans les différents processus de paix, mais ces dimensions apparaissaient davantage comme instrumentalisées par les pouvoirs en place, comme une arme de mobilisation de son propre camp, de légitimation de sa propre intransigeance.

La suite sur le site de l’Oeuvre d’Orient.

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