Le site Les clés du Moyen-Orient nous présente l’ouvrage de Carole André-Sessornes, Les femmes-martyres dans le monde arabe : Liban, Palestine et Irak, Quelle place accorder à ce phénomène ?
Consultante en géopolitique depuis plus de 12 ans et intervenant auprès d’institutions publiques et d’entreprises, Carole André-Dessornes est titulaire d’un doctorat en sociologie de l’EHESS. C’est de ce doctorat que découle cet ouvrage : Carole André-Dessornes présente en effet un ouvrage qui reprend l’essentiel de sa thèse, soutenue en 2013, sur les femmes martyres. Ce livre est une nouveauté. Très peu étudié dans le monde de la recherche, les martyres, et plus encore les femmes-martyres, font l’objet dans cet ouvrage d’une analyse novatrice. L’intention première de cet ouvrage est de « montrer, comment et pourquoi, les femmes ont opté pour cette stratégie, voir quelle place occupent ces femmes dans cet engagement » : lutte nationale, engagement religieux, réaction à la présence de forces étrangères, etc. Les raisons sont aussi multiples que les trois cas étudiés. Résultant avant tout d’une démarche purement sociologique, Carole André-Dessornes multiplie néanmoins les approches et sollicite ainsi l’histoire, la géopolitique, l’analyse stratégique ou psychologique. Proposant une approche à fois de la femme comme individu, et de la femme comme appartenant à un groupe, l’ouvrage tend à exposer que l’une ne va pas sans l’autre, quel que soit le cas étudié.
Dans un chapitre introductif, l’auteur cherche avant tout à exposer et à donner un éclairage précis sur les concepts et les facteurs qui entrent en ligne de compte pour comprendre le phénomène des femmes-martyres. Le mot martyr est le premier concept exposé. A l’origine mot latin utilisé par l’Empire romain, le terme de martyr est repris dans l’islam, « Shahid », et l’expression « martyre », « Shahâdat », qui expriment tous deux un témoignage de la Foi. Carole André-Dessornes précise cependant que la conquête de la Palestine au VIIe siècle transforme la signification du mot « Shahid », qui désigne dès lors, la mort sacrée. Le féminin de « Shahid », « Shahida », est introduit par Yasser Arafat après la mort de Wafa Idriss, la première femme palestinienne à s’être « sacrifiée ». Dès lors, les femmes sont incluses, même dans le vocabulaire, dans l’action du martyre. […] »
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