« L’avènement de la Palestine comme Etat membre de plein droit au sein de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) le 31 octobre 2011 a été un moment crucial dans la reconnaissance symbolique d’une structure étatique palestinienne incarnée par l’autorité palestinienne.
Pour autant, aujourd’hui que reste t-il du projet de construction étatique palestinien ? Les divisions au sein du mouvement national palestinien, la perdition de l’autorité palestinienne sont autant de défis auxquels doit faire face le nationalisme palestinien à l’approche d’un hypothétique Etat.
Il est nécessaire de retracer historiquement et sociologiquement l’émergence du mouvement national palestinien pour mieux comprendre ses défis et ses tiraillements.
L’émergence du nationalisme palestinien
Comme toutes formes de revendications nationalistes, le nationalisme naît de la prise de conscience par un peuple de former une nation en raison des caractéristiques politiques, culturelles et identitaires qui les lient. Le nationalisme palestinien se révèle bien avant la proclamation officielle de l’État hébreu le 14 mai 1948, on peut situer cet essor au milieu des années 20. La Palestine, alors sous mandat britannique depuis la fin de l’Empire ottoman, n’est pas un territoire délimité par des frontières strictes. En effet, pendant la période ottomane, la Palestine faisait administrativement partie de la Grande Syrie, composée des actuels pays suivants : Liban, Jordanie, Israël-Palestine et la Syrie. Le nouveau découpage administratif des Français et Britanniques consacré par lesaccords Sykes-Picot du 16 mai 1916 prévoit la division de la Syrie et de la Mésopotamie en cinq zones : « une zone bleue (Syrie littorale et Cilicie) où la France peut mettre en place un régime d’administration directe ou protectorat , une zone rouge (basse Mésopotamie) sous la protection de la Grande Bretagne, une zone dite brune (Palestine) sous l’égide de la France et de la Grande-Bretagne, une zone A (Syrie intérieure) avec une zone d’influence française sur le royaume arabe de Hussein et enfin une zone B (Mésopotamie moyenne) où la Grande-Bretagne aura également une zone d’influence sur le royaume arabe ». »
Article complet par Ilham Younes pour les Clés du Moyen Orient : cliquer ici.